Tu sens le mercure.
Nan arrête, prends pas cette tête, c'est pas forcément mais au moins ça a l'avantage d'être vrai ...
Mais non, arrête je te dis, je me fou pas de toi, le prends pas mal, c'est bon la, stress pas, tu vois pas que j'ai autre chose a faire que m'engueuler sur ça ?
Oui tu sens pas la fleur des champs, oui tu sens pas non plus l'herbe fraichement coupée, encore moins le sucre d'une tarte et non, pas une once d'odeur de pâte a crêpe, et alors ?
Tu m'emmerde a longueur de temps à vouloir ressembler aux autres, ça te bouffe petit a petit, tu as pas idée.
Et pour la dernière fois, stoppe de te refermer sur toi même a chaque remarque que je te fais, ou de faire une sorte de caprice, t'as passé l'âge.
Chut, tais toi, écoute.
Tu entends ? C'est le silence, c'est la lune qui passe dernière un nuage, c'est la caresse d'une main le long d'un cou, c'est la tendresse d'une mère au lit de son enfant malade, c'est des larmes de joie discrètes d'un inconnu, revoyant sa terre natale après des années d'exil.
Et toi tu voudrais gâcher tout ça en me racontant des bobards à n'en pas tenir debout.
Pose toi cinq minutes.
Oui avec moi si tu veux.
Viens, ta gueule, assieds toi, prends un peu de café et laisse toi traverser par le vide.
Nan, j'ai dit ta gueule, je veux pas savoir que c'est beau, que t'as vu une étoile ou un papillon dans le ciel, je t'ai juste demandé de la fermer cinq minutes.
[ ~ ]
T'as l'air bête un peu, tu somnole comme un koala qui digère.
Tiens, prends mon pull, si t'as pas froid ça te fera un oreiller. Non JE ne suis pas un oreiller.
Oui j'ai pas les idées claires et je tangue aussi, mais alors ?
Qui c'est qui va m'engueuler pour ça après tout ?